28 nov. 2004

Jaisalmer, Radjasthan

Depuis l'hôtel Suraj, chambres-suites, au dernier étage ouvragé d’un ancien palais de commerçant dans les ruelles de la vieille ville. Pierre ocre, sols usés, lustrés par les passages. Jaisalmer, endroit fabuleux, bien mieux décrit dans les guides que je ne saurais le faire : vous échappez à la description.
 C'est tellement tranquille que je refais trois fois le même dessin.


Je suis resté seul tandis que Ma et Germ sont allés faire un tour en chameau. Il est quatre heures. Tout est paisible dans la chambre ombragée aux confins de l’Inde et du Pakistan. Heureusement qu’il y a eu partition, sans quoi, j'aurais dû écrire « au milieu de l’Inde », ce qui aurait fait moins bien. A soixante kilomètres « Lunar », le dernier village du désert avant la frontière. Seuls les battements d’ailes des pigeons et les exclamations d'enfants. Un souffle anime parfois la moustiquaire tandis qu’en face, le couchant rougit déjà le mur de grès. Le désert n’est pas loin.

23 nov. 2004

Pushkar lake, Radjasthan


A Pushkar consacrée à Brahmâ, l'alcool et les photos du lac sont prohibés.
- Chic une terrasse chic sur le lac !
- Zut, on ne peut même pas y boire une bière !
On se console avec un yogourt banane et en dessinant.

Pushkar, Radjasthan, vache sacrée

En Inde depuis la veille après 15 heures de trajet non-stop, nous commençons à nous habituer. Nous avons vu tant de choses en si peu de temps. Dans mon cerveau, ce sont comme des gouttes d’eau sur une toile cirée. Je fais pourtant ce que je peux : j'ai été béni deux fois aujourd’hui. J'ai touché la bosse d’une vache doublement sacrée : après avoir lâché 10 roupies à ses maîtres, au moment où je touche la bosse, elle se lève brusquement et le cinquième bout de patte qui sort de la gibbosité s’agite sous mon nez. 
J'ai aussi étendu mes paumes sur le feu de Krishna.


21 nov. 2004

Pushkar, Radjasthan, vendeur de tchai


Huit heures de route indescriptibles de Dehli à Pushkar. Les obstacles, la couleur locale ont été mille fois rendus : ils existent. Singes, vaches, buffles, éléphants, piétons, rickshaws, motos, vélos, camions, voitures, autocars, minibus, tout cela virevolte et s’emboîte. Il suffit de fermer les yeux et tout se passe. En route, je rêve à une maladie grave qui me permettrait un rapatriement d’urgence par la Rega. Ma se régale de tout de qui l’entoure. Germ doute encore, semble osciller entre émerveillement et effroi. A l’arrivée, je suis juste content de ne pas être rendu à l’état d’Eric von Stroheim dans la Grande Illusion.
A Pushkar, c’est la foire annuelle aux chameaux. Pour un moment, jetlag oblige, je m’y sens aussi à l’aise qu’un rajasthani téléporté sur le Plan du Fou dans les alpes un 15 février. 
Trois heures de l’après-midi, nous branchons sur réserve et allons faire un tour en ville.