12 janv. 2003

Back home



Dimanche 12, sept heures et demie du soir. Le voyage forme à l’adaptation : chauffage cassé, radiateurs gelés, 3 degrés dans la maison. Réhabilitation du bonnet de nuit. Après celle du chaud sans climatisation, celle du froid sans chauffage. Pas de problème.

Bangkok again


Trang again

« Trang Hotel » à Trang : nous l’avons choisi parce qu’après quelques Chang, il est plus facile de retenir le nom de l’hôtel.
Mon sac a le même volume qu’à l’aller mais il est trois fois plus lourd : à la place de ma réserve de PQ, Ma y a fourré sculptures en tek de grenouilles et d’éléphants ainsi que des blocs calcaire de corail mort. Pour que je ne puisse pas refuser, elle m’offre tout ce barda.

Bangkok again

Retour à Sukhumvit, un air de Cinquième Elément. Seuls les taxis ne volent pas. Tapinage, bars à putes, bordel en plein air, prostituées bien mises, clients blancs, les jeunes, beaux, minces avides de découvrir le monde, les moins jeunes en débardeurs, mal rasés, mal soignés, mal dans leur peau, tatoués, crânes rasés, look de supporters de foot anglais mal vieillis et quelques vieux en mal de fantasmes. Au pied du Landmark Palace, rampe un mendiant cul-de-jatte, les mains jointes autour de son gobelet. Myriades de marchands de bibeloterie sur les trottoirs, taxis trouant la rue de leurs lumières vives, néons et sonos des bars, faune en goguette, vendeuses ambulantes en lourd costume traditionnel du Nord, restos de toutes les contrées, même Mc Donald et Starbuck, misère la plus crasse jouxtant, à une épaisseur de vitre, les dégustateurs de bordeaux, montreurs d’éléphants, marchands de fruits, de graines, d’oiseaux vivants, 100 baths pour en libérer six « Hippi New Year, Good Luck », d’insectes laqués, chenilles, cafards, sauterelles, vers grillés, enfants en pyjamas, rabatteurs « Young ladies ? Cheap !», souteneurs, Internet cafés, beauty salons, salons de massages de toutes les sortes même des pieds, laundry, cabines de karaoké, grattes-ciel,
grands magasins climatisés, le tout compressé sur à peine 10'000 mètres carrés. Un couple en genèse improbable, elle jeune entraîneuse, lui vieil eurasien se tiennent par la main, chacun avec son espoir. Ils passent devant un homme âgé qui souffle dans une flûte de pan sans en tirer un son. A ses pieds une vieille accroupie tend un gobelet vide.

Salle du petit déjeuner de l’Hôtel Nana : les bas fonds de Liverpool.

10 janv. 2003

Chez Giap, Ko Bulon Lae



A partir de quatre Shingha, on ne sent plus les piqûres de moustiques.

Dernière soirée chez Giap. Les WC, à une quinzaine de mètres de la terrasse, un entassement de tôles ondulées, un néon et une génératrice en furie. Giap regarde la télé neigeuse et les bières s’entassent sur les tables. Chang, Shingha, match nul.

9 janv. 2003

After 10 pineaple wine glases, Ko Bulon Lae


Comment raccourcir une conversation ? Montrer mes dessins. Ça marche à tous les coups, les gens se tirent fissa.

6 janv. 2003

Water Monitor, Ko Bulon Lae

Il passe paresseusement à côté de la case,  respectable Water Monitor, varan aquatique de presque trois mètres. Il se déhanche comme un obèse et lorsque je le suis de trop près, il grimpe lestement à un arbre puis s’immobilise, comptant sur le mimétisme. Je m'approche jusqu'à à cinquante centimètres, il ne bouge plus. ça me laisse tout le temps de faire mon dessin pépère. Ce n’est que lorsque je m’éloigne qu’il se perd dans le feuillage à toute vitesse.


le masseur à Ko Bulon lae


4 janv. 2003

Ko Bulon Lae

Dans l’eau du bord de plage, une ombre mouvante rectangulaire aux bords arrondis. Je jette un coup d’œil vers le soleil pour voir ce qui le masque : rien ! L’ombre semble avancer pourtant. Oui, elle se déplace lentement le long de la rive dans l’eau turquoise. Intrigué, je m’approche : ce sont des milliers de petits poissons sur un bon mètre d’épaisseur.

Dans la mer d’huile, Ma voit murènes et raies.



2 janv. 2003

Ko Bulon Lae

Le rythme est pris. Dormir, plier la moustiquaire, évacuer, se laver, manger, se promener, bronzer, se baigner, ramasser des bouts de coraux échoués par milliers sur le rivage, malaxés par la mer pour un jour en faire du sable, s’étonner des changements soudains de météo, matin brise et fraîcheur, hier averse après un soleil éclatant, dessiner, peinturer, bouquiner, manger, faire la sieste, mettre du repelent, allumer les spirales anti-moustiques, observer un crabe couleur sable à marée basse ou un martin-pêcheur sur un piquet avec son bec trop long, voir passer des oiseaux inconnus, un lézard qui ne bouge plus pour ne pas être repéré, un rapace stationnaire, un serpent lové qui dort dans notre case, venimeux, inoffensif ? Dormir.
(nov. 2011 : bon signe, ne figure même pas sur Google Maps)